Angélique : Monsieur de Vivonne ! Que faites-vous ici ?
Vivonne : J'assume mes fonctions d'intendant général des galères. Je fouille chaque île, chaque port qui pourrait servir de relâche aux pirates barbaresques ou chrétiens. Et vous, madame, que faites-vous ici ? Qui est cet homme ?
Angélique : Mon médecin.
Vivonne : O-ho-ho, curieux équipage ! Madame, vous n'ignorez pas que le roi vous fait rechercher. Je vais être contraint de vous ramener à Marseille sous escorte.
Angélique : Non, monsieur, je me rends à Candy pour affaires, et ni vous ni personne ne me détournerait de ma route.
Vivonne : Vraiment ? Et c'est avec votre barque que vous comptez partir ?
Angélique : Non, avec votre galère.
Vivonne : Moi ? Charger une femme sur une galère du roi ? Jamais.
Angélique : Laissez-nous Savary. Monsieur de Vivonne, je pense qu'il n'est pas de votre intérêt, ni de celui de votre sœur, madame de Montespan, que je réapparaisse à Versailles.
Vivonne : Ah oui ?
Angélique : Oui, monsieur. J'ai été le témoin d'une messe noire, à laquelle participait votre sœur. Elle a tenté de me faire empoisonner par une dame voisin. Tenez-vous à ce que le roi et moi en parlions ensemble ? Qu'en pensez-vous ?
Vivonne : Qu'il est somme toute préférable d'être de vos amis. Je vais faire charger vos bagages à bord de mon navire.
Angélique : Et mon médecin ?
Vivonne : Cela va sans dire.
- Si vous me touchez, vos doigts vont tomber les uns après les autres. Votre bouche sera bientôt comme la mienne, un trou sans lèvres.
Vivonne : Dieu ! Madame, vous êtes encore plus belle en femme.
Angélique : Mon cher duc, je suis désolée de vous déranger, mais j'ai besoin de votre secours.
Vivonne : Oh, rien ne peut me donner plus de joie que de vous venir en aide.
Angélique : Ce que je veux vous demander est en réalité un travail de femme de chambre.
Vivonne : Demandez, ordonnez, je ferai tout pour vous, je serai votre suivante.
Angélique : J'ai réussi à me changer seule, à me coiffer seule, mais je n'arrive pas à retirer mes bottes.
Vivonne : Asseyez-vous.
Angélique : Croyez que je suis confuse.
Vivonne : Moi, croyez que je suis heureux... de faire auprès de vous et sur vous une besogne qu'eût aimé faire le roi
Vivonne : Madame, les seules places fortes qu'il me plaise de prendre sont celles qui se défendent.
Angélique : Puis-je encore solliciter de vous une nouvelle faveur ?
Vivonne : Accordée par avance.
Vivonne : Cap au sud !
Angélique : Laissez-moi.
Vivonne : Jamais.
Angélique : Non.
Vivonne : Pourquoi ?
Angélique : J'ai mes raisons.
Vivonne : Elles sont mauvaises. Vous êtes veuve. Une femme telle que vous ne peut détester l'amour.
Angélique : Ce n'est pas une raison pour aimer le premier marin venu.
Vivonne : Avant d'être marin, je suis Mortemar, duc de Vivonne, amiral en chef de la flotte de sa majesté !
Angélique : Louis le quatorzième et roi de France. Et je ne vous donnerai pas ce que je lui ai refusé à lui.
Vivonne : ... Et vous avez offert à d'autres.
Angélique : Sortez !
Vivonne : Jamais !
Angélique : Ah ! Eh ! Aaaah ! Huh ! Uh ! Non ! Aïe !
Vivonne : Vous n'allez pas vous donner en spectacle à la chiourme !
Angélique : Alors lâchez-moi ! Aaah !
Elle le gifle sur le pont du galion à la vue des esclaves qui rament.
Angélique : Vous avez commis une erreur, monsieur.
Vivonne : Vous aussi. Maintenant je ne peux plus vous emmener en Sardaigne, et encore moins vous garder à mon bord. Je vous débarquerai à l'aube.
Peyrac : Je vous ai rapporté des bijoux espagnols que j'ai trouvés dans le ventre d'un galion de sa majesté très catholique. Je vous les donnerai ce soir au dîner... Tu es gentille.
Peyrac : Pourquoi ?
Yasmine : Le maître l'aime plus que moi !!
Peyrac : Vas-t-en. Vas-t-en.
Peyrac : Savary... Savary, c'est moi, Peyrac, parlez-moi.
Savary : Angélique...
Peyrac : Que faisiez-vous à bord ? Etait-elle avec vous ?
Savary : Elle voulait... vous retrouver. Elle... elle... elle avait tout quitté... pour vous rejoindre.
Peyrac : Elle est aux mains des barbaresques ?
Savary : Hhh... hhhh...
Peyrac : Est-elle morte ?
Savary : Non... non... Non